mardi 7 mai 2013

Upside Down


« Upside Down » est le troisième long métrage du réalisateur argentin Juan Solanas. Romance au sein d'un univers SF déjanté, le projet s'annonce d'envergure pour nous mettre la tête à l'envers. Pour se faire, l'ancien directeur de la photographie a réuni un casting so glam' : la belle Kirsten Dunst et le charismatique Jim Sturgess, trop rare au cinéma (« Las Vegas 21 » devait lui ouvrir les portes de la célébrité, mais il semblerait que le jeune homme ait choisi une voie plus raisonnable pour accéder aux rôles qui lui plaisent).
Synopsis Allociné : Dans un univers extraordinaire vit un jeune homme ordinaire, Adam, qui tente de joindre les deux bouts dans un monde détruit par la guerre. Tout en luttant pour avancer dans la vie, il est hanté par le souvenir d'une belle jeune fille venant d'un monde d'abondance : Eden. Dans cet univers, son monde se trouve juste au-dessus de celui d'Adam – si près que lorsqu'il regarde vers le ciel, il peut voir ses villes étincelantes et ses champs fleuris. Mais cette proximité est trompeuse : l'entrée dans son monde est strictement interdite et la gravité de la planète d'Eden rend toute tentative extrêmement périlleuse.
Si le pitch de départ – assez bancal (séance de WTF au programme : deux planètes parallèles + une crème anti-âge = ?) – pouvait prétendre à offrir de belles perspectives – la confrontation de deux univers façon « Roméo & Juliette », alimentée par une histoire d'amour Shakespearienne – le résultat n'en est que plus traumatisant.
Une romance insipide, truffée d'incohérences ou de raccourcis scénaristiques maladroits témoignant d'un montage à la hache (comment Eden parvient-elle à gagner le monde d'en-bas?), portée par des personnages lisses, pourtant incarnés par des comédiens talentueux et physiquement pas dégueu (Kirsten Dunst radieuse, Jim Sturgess BG), et noyée dans une surenchère visuelle immonde, over scintillante.
Presque plus rebutants que le design de « La Ligue des Gentlemen Extraordinaires », les décors d'Alex McDowell sentent bon la farce et décrédibilisent complètement l'univers original et décalé désiré jusque là.
Produit very cheap, « Upside Down » pâtit parallèlement d'éclairages bizarres. Signée Pierre Gill – un canadien ayant bossé avec Christian Duguay et Renny Harlin – la photographie, qui s'embourbe dans une utilisation massive des jeux de miroirs, s'avère très lumineuse et abjecte, ressemblant plus à un clip étiré de Laurent Voulzy qu'au monde fantastique souhaité.
 
Tout n'est pas à condamner pour autant. Juan Solanas se dépatouille comme il peut, et fait parfois preuve d'imagination à travers d'ingénieuses idées de mise en scène : utilisation efficace et astucieuse du système de gravité – mouvements de caméra qui basculent d'un monde à l'autre, personnages filmés champs / contre champs pour donner l'illusion d'une opposition entre les deux sociétés. Les subterfuges prennent en revanche l'eau lorsqu'il s'agit d'intégrer les personnages dans le cadre : immondes plans larges, facilités techniques (le split-screen attendu) …
Bilan : « Upside Down » n'est pas le film renversant fantasmé. Ampoulé par une diarrhée visuelle sévère, le troisième film de Juan Solanas fait de plus le lit d'une love story invraisemblable.

La Bande Annonce de Upside Down :

 
NOTE: 3,5/10

1 commentaire:

  1. Pour commencer, je dirais que le concept d’Upside Down m’a tout simplement conquis. De plus le duo Dunst – Sturgess fonctionne à merveille. Je recommande vivement ce chef-d’œuvre !

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