samedi 10 novembre 2012

Sinister

La vague des « Found footage » d'horreur (films composés de vraies-fausses images retrouvées), lancée par le succès phénoménal de « Paranormal Activity » en 2009, prendra-t-elle fin un jour ? C'est en tout cas ce qu'on se pose comme question quand on voit à quelle vitesse débarque aujourd'hui dans les salles ces produits cinématographiques à la rentabilité colossale. C’est donc dans ce cadre, une semaine pile poil après le quatrième volet de la saga d'épouvante précédemment citée, au tour de « Sinister » de sortir sur les écrans.


Synopsis (source : Allociné) Ellison (Ethan Hawke) est un auteur de romans policiers inspirés de faits réels. Dans l’espoir d’écrire un nouveau livre à succès, il emménage avec sa famille dans une maison où les anciens propriétaires ont été retrouvés inexplicablement pendus. Ellison y découvre dans le grenier des bobines 8mm contenant les images de meurtres d’autres familles. Qui a filmé ces tueries et pour quelle raison ? Ellison va tenter de répondre à ces questions tandis que le tueur présumé, une entité surnaturelle présente sur les films, menace de plus en plus sa famille.


Si Jason Blum, un habitué du genre puisqu’à l’origine de la prolifique saga « Paranormal Activity » et aussi d’« Insidious » l’année dernière, est présent côté production, c’est Scott Derrickson, artisan derrière « L'exorcisme d'Emily Rose » et le moins subtil « Le jour où la terre s’arrêta », qui se charge du boulot au niveau de la réalisation.


Une mise en scène frissons, avec comme atouts de taille une musique palpitante signée Christopher Young, un montage sonore ébouriffant, ainsi qu’une utilisation dosée de l’ambiance « Found footage », dont l'abus est le principal reproche attribué aux films de la tendance actuelle et notamment ceux de la franchise créée par Oren Peli. Nous sommes ici en face de morceaux choisis, bien identifiés, aromatisés au genre, à savoir ces fameuses séquences 8mm avec effet de réel des exécutions, filmées la plupart du temps plan fixe, vraiment terrorisantes, que mate le personnage interprété par Ethan Hawke dans son salon, une fois sa progéniture endormie.


Ces scènes de visionnage, choquantes et dérangeantes, permettent parallèlement, et à bon escient, d’interroger le spectateur sur la question, toujours controversée, de notre attraction malsaine vers des images vidéographiques de plus en plus choquantes et sordides (remember la notoriété publique de Luka Rocco Magnotta et de son meurtre nécrophile atroce en mai dernier).
 

La suite du long métrage de Derrickson s’avère beaucoup moins charmante, largement conventionnelle, calibrée et codifiée, ne révolutionnant guère le genre. Protagoniste principal psychologiquement torturé et alcoolique, marmaille trop mignonne pour être innocente, épouse peu compréhensive mais influençable, boogeyman scary, animaux maléfiques, esprits d’enfants démoniaques, acolyte du héros qui file les indices indispensables à la résolution de l’intrigue, c’est tout un panel de figures classiques et de personnages stéréotypés du cinéma d’horreur qui répondent présents à l’appel.
 

Les effets spéciaux et maquillages ratés de milieu de course viennent, par ailleurs, vulgariser et tuer l’horreur, insidieusement suscitée jusqu’alors. Quel gâchis !
 

Se rajoute à cela une piètre performance des acteurs, qui ont manifestement mal révisé l’expression corporelle de la frayeur, rendant dès lors peu crédible ce scénario, sans excentricité aucune.
 
 

Enfin, signalons une fin surnaturelle, artificielle et rocambolesque, complètement loupée, à l’instar de celle d’« Insidious », et qui vient plomber l’ensemble.


 « Âmes sensibles, s’abstenir ! » scande-t-on en temps normal au générique de fin de tout bon film d’horreur qui se respecte. Cette formule serait plutôt un conseil ici, avant même l’ouverture de ce « Sinister ».  

 
NOTE:4,5/10



6 commentaires:

  1. Une belle surprise que ce Sinister, le retour de la vraie bonne frousse au cinéma. Malgré un developpement prévisible, il est particulièrement réussi par sa capacité à faire monter l'angoisse. On a tout le temps peur de ce qu'on va voir et ce Mr Boogie est vraiment effrayant. Le plaisir de la peur d'avoir peur à l'état pur!

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    1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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    2. tu trouves pas que le film est très "codifié" quand même et donc sans saveur ?

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  2. J'ai beaucoup aimé ce film!
    Si tu es curieux/se de savoir ce qu'en a pensé d'autres spectateurs, j'ai également écrit une critique: http://pagesalire.canalblog.com/archives/2013/03/12/26984525.html
    Je continue à parcourir ton blog avec grand plaisir. Merci pour ce que tu fais, et peut-être à bientôt ^^

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    1. Merci beaucoup, c'st toujours encourageant les ... encouragements !!!!!

      Quand tu dis "à bientôt", ça veut dire qu'on s'est déjà vu ?

      Je vais de ce clic lire la tienne

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    2. Non non, on ne s'était encore jamais croisé, mais je compte bien suivre ton blog donc je serai amenée à commenter ^^.
      Merci d'être passé sur mon blog! Ca fait toujours plaisir d'échanger! ;)

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