Quatorze ans après le surestimé
« Festen », le réalisateur danois Thomas Vintenberg
revient dans les salles avec « La Chasse », film décrié
lors de son passage en compétition officielle au dernier Festival de Cannes, mais ayant néanmoins permis à l'acteur Mads Mikkelsen,
révélé au monde via « Casino Royale »,
d'obtenir le convoité Prix d'interprétation masculine.
Synospis (source :
Allociné) Après un divorce difficile, Lucas, quarante ans, a
trouvé une nouvelle petite amie, un nouveau travail et il s'applique
à reconstruire sa relation avec Marcus, son fils adolescent. Mais
quelque chose tourne mal. Presque rien. Une remarque en passant. Un
mensonge fortuit. Et alors que la neige commence à tomber et que les
lumières de Noël s'illuminent, le mensonge se répand comme un
virus invisible. La stupeur et la méfiance se propagent et la petite
communauté plonge dans l'hystérie collective, obligeant Lucas à se
battre pour sauver sa vie et sa dignité.
Chapeau tout d'abord à Mads Mikkelsen,
saisissant dans le rôle d'un éducateur accusé à tort de
pédophilie. Ce dernier livre une performance tout bonnement
remarquable, imprégnée d'une exemplaire sobriété, tout en
restituant le tourment. Comment ne pas éprouver de l'empathie face à
cet homme meurtri par les accusations dont il fait l'objet ? Le
processus d'identification est instantanément rendu possible grâce
à cette bouillonnante interprétation.
Outre l'excellente prestation de
Mikkelsen, pas grand chose, par ailleurs, à saluer.
Vintenberg s'avère, en effet, très brouillon dans la construction
narrative du récit, ainsi que dans sa transposition
cinématographique, une story pourtant touchante et rarement évoquée
au cinéma (« The Woodsman », « Hard Candy »,
ou encore « Trust » cette année).
Au final, le réalisateur danois échoue
dans le sulfureux débat espéré. Quand l'un des protagonistes
s'exclame, à un moment donné, « Moi, je crois les enfants.
Ils n'inventent pas », on aurait davantage souhaité que le
metteur en scène aborde l'interrogation autour de la sacralisation
des paroles d'un enfant, en pointant notamment les limites de ce
genre de situation, plutôt que de souligner, certes habilement, les
tabous et les dégâts, souvent irréparables, de telles accusations.
Étonnant pour Vintenberg qui, avec « Festen », avait
réussi l'exploit de dépeindre de manière corrosive et inhabituelle
les secrets d'une famille, en proie à l'inceste, autre sujet brûlant
du cinéma contemporain.
« La Chasse » propose, par
ailleurs, une galerie de personnages secondaires bien trop
hystériques pour être convaincante. En témoigne la très
discutable paranoïa dans laquelle sombrent les habitants de cette
petite ville peu propice aux drames communautaires.
Bilan : Malgré un
savoir-faire probant dans la mise en scène ainsi que dans la
direction de son acteur principal (Mikkelsen au firmament), Thomas Vintenberg propose un long métrage peu expressif et finalement
décevant, au regard d'un potentiel intéressant.
La Bande Annonce de La Chasse:
NOTE: 4,5/10
Ouch. T'es dur, là. D'accord avec tes remontrances, mais le tout m'a quand même passionné.
RépondreSupprimerPassionnée ? Woh, why ?
SupprimerJe comprends ton point de vue pourtant j'ai trouvé ce film impeccable, juste, allant là où il devait. Pour moi il s'agit d'une réussite ! Je suis ok avec toi sur un point :Mads Mikkelsen est MAGISTRAL !
RépondreSupprimerImpeccable sur quel point ? la mise en scène ? le scénario ? tu ne trouves pas ça pas assez profond ?
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