dimanche 4 novembre 2012

Looper

Et si « Looper », de Rian Johnson, était ce projet de science fiction qu'on n'attendait plus, THE film qui vient donner quelques coups de tatanes aux majors hollywoodiennes, à l'heure où seuls les remakes, reboots, sequels, prequels, spin off et autres adaptations de comics font légion.
 
Synopsis (source : Allociné) Dans un futur proche, la Mafia a mis au point un système infaillible pour faire disparaître tous les témoins gênants. Elle expédie ses victimes dans le passé, à notre époque, où des tueurs d'un genre nouveau (les « Loopers ») les éliminent. Un jour, l'un d'entre eux, Joe, découvre que la victime qu'il doit exécuter n'est autre que lui-même, avec 20 ans de plus. La machine si bien huilée déraille ?
Le thème du voyage dans le temps a beau avoir été maintes fois exploité au cinéma, « Looper » prouve qu'il est encore envisageable de traiter le sujet sous un nouvel aspect. Preuve en est la puissance de feu du scénario, minutieusement écrit des seules mains de Johnson (on avait rien vu de tel depuis « Inception »), et plus complexe qu'il n'y paraît, en interrogeant le concept manichéen qui oppose le Bien au Mal.
Le troisième long métrage du brillant réalisateur « Brick » et du moins connu « Une arnaque presque parfaite », échappe, en effet, au piège des méandres des paradoxes temporels, et vient confirmer que Johnson a le potentiel d'un grand metteur en scène dans le domaine de la SF.
Les inspirations pleuvent, on pense notamment à Terry Gilliam et son « Armée des douze singes », à Bob Zemeckis et « Retour vers le futur II », au « Terminator » de Cameron, mais aussi, de façon peut être moins évidente, à « Akira », rien que ça !
Intelligente mise en scène. Monté et réalisé cheap, ce film donne pourtant l'impression qu'il a nécessité bien plus de budget. Ici, point de gadgets futuristes ou de joujoux technologiques, mais uniquement une vision crue et réaliste du futur, voire même parfois dark (contrôle de l'économie par les Mafias, barbarie des homicides …).
 
 
 
On pardonnera au film un léger manque de rythme avec, il est vrai, un relatif calage au démarrage, fort heureusement contrebalancé par une seconde partie, bien plus dense, intense et captivante, sublimée par un twist final d'anthologie, situé dans les champs de maïs du Kansas, magnifiquement mis en boîte.
 
Côté personnages, un Joseph Gordon-Levitt irréprochable, malgré un maquillage grotesque, et dont l'interprétation en jeune transfuge de Bruce Willis a vraiment de la gueule. Bruce Willis, parlons-en. L'inoubliable John McClane n'avait pas été aussi bon depuis … on ne sait même plus. D'un jeu très sobre et subtil, il démontre ainsi qu'il reste le patron en terme de blockbusters d'action.
Des seconds rôles bien sentis, avec une mention spéciale pour la remarquable et magistrale prestation de Pierce Gagnon, dans le rôle du gamin creepy, proche de la version juvénile du Andrew de « Chronicle ». On l'intronise volontiers dans le clan des enfants terribles du cinéma, aux contours de Damien Thorn ou de Regan McNeil. De même, une Emily Blunt, ravissante en mère désespérée, méritant votre attention.
En conclusion, « Looper » se révèle une bonne surprise et un excellent thriller d'anticipation, à ne louper sous aucun prétexte.
 
La Bande Annonce de Looper:
 

5 commentaires:

  1. J'ai trouvé le gamin plus ridicule quatre chose, a caque qu'il nous faisait son petit cris de la mort, je ne pouvais m'empêcher de rire... Sion le film est parfait !

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    1. arf, nous ne sommes pas d'accord sur ce coup là

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    2. ça ne m'a pas déranger non plus...
      j'ai du revoir la fin pour vérifier si la balle avait blessé l'oreille du gamin ou non.
      d'une subtile complexité ce scénario, vivement qu'ils sortent un looper 2 (smiley sarcastique)

      le rythme lent au démarrage met l'accent sur la monotonie de son existence "désillusioné" malgré l'argent facile, la drogue, la violence. je trouve que ça donne une ambiance monotone de routine sans pour autant laisser le spectateur mourir d'ennui, très bien fait à mon sens.

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  2. J'applaudis des deux mains (clap, clap) à cette critique enthousiaste, et suis ravie de trouver enfin un avis similaire au mien! ;-)

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