dimanche 18 novembre 2012

Le Capital

Sept ans après « Le Couperet » et sa dénonciation de la société capitaliste, Costa-Gavras revient au cinéma brûlant et propose son nouveau long-métrage, sobrement intitulé « Le Capital », à découvrir cette semaine dans les salles, adaptation cinématographique du roman éponyme de Stéphanie Osmont.
Synopsis (source : Allociné) La résistible ascension d'un valet de banque dans le monde féroce du Capital.
Si « Le Capital » est un pamphlet acerbe, initialement clair et compréhensible, sur l'univers de la finance et de ses « requins », mais plus largement aussi, sur le capitalisme et ses dérives sinistres, le film pâtit malheureusement d'une absence quasi totale de prise de risques sur la forme du sujet, composé, en effet, d’une facture très classique et d'une mise en scène à l’esthétique, certes sophistiquée (les fantasmes filmés de Marc Tourneuil), mais néanmoins cruellement creuse et dénuée d'aplomb et d'originalité.
Même si Costa-Gavras s’applique à vulgariser l’univers impitoyable de l’économie mondiale, exercice peu évident on l’accorde, le manichéisme trop primaire auquel nous sommes confrontés prédomine, l’enjeu apparaît dès lors peu impressionnant, l’affaire prend ensuite une tournure inauthentique, tortueuse et invraisemblable.
Pourvu d'un matériel initial très cru, Gosta-Gavras nous présente ainsi, de manière stéréotypée et grotesque, une dystopie faiblarde du milieu financier et de ses habitants, une population aux centres d'intérêts restreints et superficiels (repas mondains, vin, mannequins divins). Version française et minimaliste du « Wall Street » d'Oliver Stone, en quelque sorte.
Références indirectes à Karl Marx, utilisation publicitaire des technologies actuelles (produits Apple, visioconférences), climax parano (entretiens enregistrés, voix off démasquant la psyché du personnage principal, engagement d'un détective privé...), balade dans les lieux les plus emblématiques de la finance internationale (New York, Tokyo), mensonges & manipulations, avarice & cupidité, le cortège entier de clichés pour convaincre et pourtant, la sauce ne prend pas. « Le Capital » exploite les codes de ce cinéma-là de façon maladroite et remâchée, sans piments dira-t-on.
Gad Elmaleh, protagoniste principal et ici à contre-emploi total, incarne un dirigeant de banque sans scrupules, à l’ascension sociale foudroyante, dont l’interprétation est fade et peu convaincante. On a, en effet, bien du mal à trouver antipathique ce jeune président, tant Elmaleh livre une prestation archi-caricaturale de l’anti-héros.
Seul Gabriel Byrne, inoubliable Dean Keaton dans « Usual Suspects », tire son épingle du jeu et interprète avec justesse un requin américain capitaliste au dessein malfaisant.
Bilan : Un scénario alléchant à l’aboutissement raté, avec un Gad Elmaleh décidément de moins en moins crédible au cinéma, quelques semaines à peine après son pitoyable rôle de footballeur breton dans « Les Seigneurs ».  

La Bande Annonce du Capital:

 
NOTE: 3/10

4 commentaires:

  1. Ca me donne encore moins envie de le voir. @DreamsSoulful

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  2. Ce film m a assommé...Pénible à traverser, j en suis même venue à dormir pour faire passer le temps!Et Gad franchement, absolument pas crédible!A NE PAS VOIR!

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