dimanche 29 décembre 2013

Don Jon

« Don Jon » est la première réalisation du comédien talentueux Joseph Gordon-Levitt. Présenté hors compétition au Festival de Sundance 2013, le film écrit, réalisé et interprété par le héros de « (500) jours ensemble » sort en salles le 25 décembre dans l'hexagone face au poids lourd « Le Loup de Wall Street ».
Synopsis Allociné : Jon Martello est un beau mec que ses amis ont surnommé Don Jon en raison de son talent à séduire une nouvelle fille chaque week-end. Mais pour lui, même les rencontres les plus excitantes ne valent pas les moments solitaires qu'il passe devant son ordinateur à regarder des films pornographiques. Barbara Sugarman est une jeune femme lumineuse, nourrie aux comédies romantiques hollywoodiennes, bien décidée à trouver son Prince Charmant. Leur rencontre est un choc, une explosion dans la vie de chacun. Bourrés d'illusions et d'idées reçues sur le sexe opposé, Jon et Barbara vont devoir laisser tomber leurs fantasmes s'ils veulent avoir une chance de vivre enfin une vraie relation...
Joseph Gordon-Levitt est un homme surprenant. Après avoir été révélé par Gregg Araki dans l'excellent « Mysterious Skin », le jeune acteur s'est bâti une carrière solide à travers des passages remarqués dans des blockbusters salués unanimement (« Inception », « The Dark Knight Rises »), une comédie romantique étincelante (« (500) jours ensemble »), un film SF brillant (« Looper »), un long-métrage Oscar-friendly intéressant (« Lincoln »), quelques pépites indies (« 50/50 », « Hesher ») et aujourd'hui un « Don Jon » en demi-teinte.
« Don Jon », ça démarre en trombe avec une ouverture hilarante bricolée à la « Bref » : Jon est un jeune trentenaire ordinaire, il aime son appartement, sa voiture, sa famille, son église, ses potes, ses femmes, son corps et par dessus tout son porno. Son monde bascule lorsqu'il rencontre Barbara, alias la vénéneuse Scarlett Johansson, dont il tombe éperdument amoureux. Lui est addict aux films X tandis qu'elle est accro aux comédies romantiques. En somme, deux mondes idéaux fabriqués, qui ne laissent aucune marge de manœuvre à la réalité des rapports humains : combinaison drôle et décalée ! Joseph Gordon-Levitt nous gratifie durant cette première demi-heure de scènes plutôt bien troussées, à défaut d'être réellement originales.
Le jeune créateur de « Hit Record » (sa boîte production) offre une approche des hommes et des femmes certes caricaturale (les opposés : porno vs amour, baise vs sexe, Homme Animal vs Prince Charmant, comédie vs drame, fantasme vs réalité), mais finalement plutôt sincère, amusante et dans l'aire du temps. Des plans accélérés, un montage énergique et convaincant, un découpage tonitruant, une BO qui décoiffe (des choix musicaux pertinents), des caméos sympathiques (Channing Tatum, Anne Hathaway, Cuba Gooding Jr, Meagan Good) assurent la distraction, il faut l'avouer. Quelques scènes consternantes malgré tout dans ce premier morceau : les échanges verbaux exécrables entre le père de Jon et Jon, lors de repas familiaux mal filmés !
Puis vient la suite et tout se casse la gueule : Jon-seph Gordon-Levitt comprend qu'il n'a plus grand chose à faire avec Scarlett ; il a en effet le béguin pour la belle Julianne Moore, quadra « perdue » sur les mêmes bancs de fac que lui. Exit le culot affiché initialement, place au film convenu, à peine récréatif, articulé autour d'un propos complètement contradictoire avec celui de départ – briser les codes de la romcom en se foutant de la gueule des comédies romantiques. Avec cette trajectoire aberrante, « Don Jon » devient hélas la comédie romantique banale qu'il dénigrait. C'est alors que Joseph Gordon-Levitt réalisateur perd également sa fougue des débuts, à peu près au même rythme que les tribulations du personnage central, s'effaçant totalement derrière un Jon de plus en plus antipathique. Quel dommage ! La narration à l'aide de voix-off devient agaçante, les scènes, répétitives à souhait (la drague en boîte, l'intrusion d'images subliminales porno, le passage à l'Eglise pour laver ses pêchés...), donnent le goût amer que Gordon-Levitt tourne en rond et ne maîtrise pas tant que ça son sujet, pourtant simple. Quant au regard moralisateur de fin, il semble inapproprié au possible.
Bilan : Le touche-à-tout Joseph Gordon-Levitt s'improvise réalisateur avec « Don Jon », comédie faussement trash focalisée sur un Don Juan des temps modernes, qui, malgré toute la bonne volonté du comédien, ne parvient jamais à être attachant. S'il s'avère rafraîchissant et sans prétention au départ (l'évolution du personnage racontée à travers le prisme du porno est plus « accessible » que celle de Brandon dans « Shame »), « Don Jon » devient malheureusement assez rapidement irritant, d'autant plus que Gordon-Levitt torpille sa démarche avec un happy-end frustrant.
Anecdote : Joseph Gordon-Levitt devait initialement jouer dans « Django Unchained » mais dût abandonner le western de Quentin Tarantino à cause de « Don Jon ». Il quitta en effet le tournage dès lors qu'il obtint le feu vert pour réaliser son premier long-métrage.
 
La Bande Annonce de Don Jon:
 
 
NOTE: 5,5/10

2 commentaires:

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