On notera comme faits marquants
dans les coulisses le remplacement de Matthew Vaughn par Jeff Wadlow
(« Never Back Down ») aux manettes de cette sequel, ainsi que
la présence au générique de Jim Carrey, qui a annoncé il y a quelques semaines,
via son compte Twitter personnel, ne pas vouloir prendre part à la promotion
autour de « Kick-Ass 2 ». La raison : trop violent ! Et surtout
très (trop!) rapproché dans le temps de la tuerie de l'école primaire de Sandy
Hook, événement dramatique qui fit hélas la une des journaux télévisés aux
Etats-Unis et ayant beaucoup affecté le comique américain sur le plan personnel.
Synopsis Allociné :
Kick-Ass, Hit-Girl et Red Mist sont de retour pour le second volet de
l'irrévérencieux pastiche de film de super-héros Kick-Ass 2. L'audace insensée
de Kick-Ass a inspiré une pléthore de vengeurs masqués autodidactes, le Colonel
Stars & Stripes en tête, auxquels notre héros va s'allier pour patrouiller
les rues de la vie et assurer la sécurité générale. Mais quand Red Mist,
réincarné en Mother Fucker, décide de s'attaquer à ces super-héros amateurs,
seuls les sabres acérés de Hit-Girl sauront les sauver de la destruction.
Pour critiquer « Kick-Ass
2 », il faut tout d'abord rappeler qu'il est l'adaptation compilée de deux
Comics, signés Mark Millar, l'authentique « Kick-Ass 2 » mixé avec le
Comic « spin-off » centré sur le personnage d'Hit-Girl. D’où, dès le
départ, une cohérence bancale de l’histoire, et cette étrange impression d’être
parfois face à des scénettes assemblées à l’arrache plutôt que devant un long
métrage à l’intégrité narrative.
« Kick Ass 2 » déroule
à bonne vitesse plusieurs morceaux de bravoure – le Colonel Stars & Stripes
à la tête de Justice Forever, organisme chargé de motiver les super-héros amateurs,
l'arrivée grandiloquente de Mother Russia, une super-vilaine complètement barjo
à la solde de Chris d'Amico – et pourtant, accumule en parallèle d’innombrables
tares. Au premier plan, une mise en scène mal maîtrisée, qui a beaucoup moins
de gueule que celle de Matthew Vaughn, crédité uniquement producteur de cette
suite, plusieurs scènes d'action sont particulièrement illisibles (celle par
exemple au cours de laquelle Hit-Girl se trouve agrippée au camion sur
l'autoroute frôle la catastrophe).
Nous sommes également consternés devant la
maigreur des enjeux scénaristiques, dignes des pires scènes de « Lolita
Malgré Moi » (la rivalité lycéenne entre la pompom queen et la marginale Mindy Macready, patronyme de substitution d’Hit-Girl,
est probante), ou lorsque « Kick-Ass 2 » se la joue
« Spider-Man » en balançant fissa en voix-off les célèbres quotes
de la saga de Sam Raimi sur les notions de pouvoirs & de responsabilités
(« transformer sa souffrance en quelque chose de bien », « c'est
pas la force qui fait le héros »).
De même, Jeff Wadlow semble forcer le
ton pop à l'aide de références geek
en pagaille, de boutades vulgaires et de stéréotypies verbales détestables – les
« No Shit ! », et autres « Seriously ? » – pour
combler la vacuité du récit et de certains dialogues.
Enfin, ce sens de la démesure et
de la surenchère à tout prix, inéluctable dans toute suite qui se respecte.
Sauf quand frise le ridicule, comme lors du climax dans le repère de Mother
Fucker, anciennement Red Mist et grand méchant de cet opus, beaucoup moins
percutant que dans le Comic (qui débutait, rappelons-le, par un massacre à Times
Square) et anéanti par des accoutrements grotesques de certains personnages,
probablement récupérés à la dernière kermesse locale.
Passons aux qualités du long
métrage de Wadlow : Chloé Grace Moretz tout d’abord. Révélée dans la peau
de la super-héroïne adolescente Hit Girl, la comédienne, très mature pour son
âge, a rempilé de bon cœur pour un « Kick-Ass 2 », et s'éclate comme
une folle à zigouiller les malfrats, pour notre plus grand plaisir. De même,
Jim Carrey, qui incarne un personnage chrétien « born again »,
refusant d'utiliser les armes à feu pour se défendre, est fantastique. C’est à
lui que l’on doit les répliques les plus croustillantes du film (« Jeovaaah
Witnesseees ») et les situations les plus burlesques (le chien Eisenhower
qui répond aux ordres simples vociférés par Carrey).
Le reste du casting
convainc sans réelle percussion, Aaron Taylor-Johnson et Clarke Duke conservent
leur tête à claques, Lyndsy Fonseca fait office de caméo, Christopher
Mintz-Plasse cabotine mais est parfois hilarant, John Leguizamo s’est perdu.
Bilan mitigé pour
« Kick-Ass 2 », divertissement honnête et (parfois) efficace, mais à
des constellations de son prédécesseur. Entaché par un récit minimaliste et des
quelques séquences carnavalesques (la scène finale dans le hangar avec
confrontation de branquignols masqués), la suite des festivités du héros
Kick-Ass manque surtout de spontanéité et de jugeote.
Anecdote : Evan
Peters, l'interprète de Todd dans le premier « Kick-Ass », n'a pas pu
rempiler pour cette suite, pris par le tournage d'« American Horror
Story », série à succès dont il est l'un des héros. Il est remplacé par le
comédien Augustus Prew, vu notamment dans « Le Secret de Charlie ».
Autre fait plutôt drôle, Evan Peters incarnera le mutant « Vif
Argent » dans le très attendu « X-Men Days of Future Past »,
tandis que son buddy de « Kick-Ass », Aaron Taylor-Johnson,
interprétera quant à lui ce même personnage dans le non moins attendu
« The Avengers 2 ».
La Bande Annonce de Kick-Ass 2:
NOTE: 5/10
Dans l'ensemble je suis assez d'accord avec toi, mais j'ai été plus indulgent. J'ai préféré celui-ci à celui de Vaughn, qui souffrait comme celui-ci d'un manque total d'enjeux dramatiques, et que je trouve trop "coincé" justement. Celui-là se lâche plus, et c'est plus amusant. Après, effectivement la fin est très très décevante, surtout par rapport au comics. Ils l'ont complètement changé (normalement il n'y a pas d'affrontements avec le Mother Fucker dans le hangar mais avec ces gardes, et le requin ne bouffe personne). Au final c'est très convenu et un peu niais sur les bords, mais un peu plus osé, bien que cela manque clairement d'une mise en scène originale qui ne reprend pas au détail près ce qui a fait le succès du précédent.
RépondreSupprimerJe suis pas d'accord par rapport au 1 qui est largement supérieur. Notamment grâce à ce que je décris dans ma critique de celui-ci: le ton pop, et le côté très anglais + effet de "surprise" à l'époque.
SupprimerD'accord avec ce que tu dis : pas convaincu du tout par cette suite, malgré ses qualités (Tetris!), j'ai trouvé ça beaucoup moins bien maîtrisé que pour le premier !
RépondreSupprimerBien d'accord.
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