Produit par la chaîne
câblée HBO, avec le soutien de Jerry Weintraub, fidèle collaborateur de
Soderbergh, ce téléfilm dramatique, écrit par Richard LaGravenese, d’après la
biographie « Behind the Candelabra : My Life with Liberace » de
Scott Thorson, est le premier de l’histoire du Festival de Cannes à avoir
concouru pour la Palme d’or. Reparti injustement bredouille de la Croisette, « Ma
Vie avec Liberace » est aujourd’hui présenté hors compétition officielle à
Deauville et sera suivi d’une masterclass du maître.
Synopsis
Allociné :
Avant Elvis, Elton John et Madonna, il y a eu Liberace : pianiste
virtuose, artiste exubérant, bête de scène et des plateaux télévisés. Liberace
affectionnait la démesure et cultivait l’excès, sur scène et hors scène. Un
jour de l’été 1977, le bel et jeune Scott Thorson pénétra dans sa loge et,
malgré la différence d’âge et de milieu social, les deux hommes entamèrent une
relation secrète qui allait durer cinq ans. « Ma vie avec Liberace »
narre les coulisses de cette relation orageuse, de leur rencontre au Las Vegas
Hilton à leur douloureuse rupture publique.
Michael Douglas se
serait-il fait chaparder son prix d’interprétation masculine à Cannes ?
Probable, car l’acteur, déjà présent dans « Traffic » et « Piégée »,
autres œuvres de Soderbergh, livre une performance tout bonnement hallucinante,
authentique vrai-faux sosie du célèbre pianiste virtuose Liberace, rôle un
temps dévolu à Robin Williams (au début des années 2000, avec Philip Kaufman
attaché à la réalisation). Matt Damon, qui interprète Scott Thorson, le
compagnon amoureux de Liberace, n’est pas en reste cela dit et offre lui aussi
une excellente partition en jeune garçon adopté en manque de repère et soumis
au monde impitoyable du show business.
Le comédien, qui a déjà travaillé à de nombreuses reprises avec Soderbergh (« Ocean’s
Eleven », « The Informant », « Contagion »), est superbement dirigé par ce dernier, et témoigne
du côté charnel et sincère de la relation.
« Ma Vie avec
Liberace » est une comédie dramatique & romantique particulièrement
réussie, portrait d’un personnage freak & chic mondialement reconnu –
Liberace comptait parmi les musiciens les mieux payés de la planète – mais finalement
si peu connu de son entourage. Avec beaucoup de brio et d’expérience, le
caméléon Soderbergh lève aujourd’hui le secret sur cet amour tendre et sincère,
n’hésitant pas à se mettre en danger en abordant de manière assez frontale l’homosexualité
(pour rappel, le film a été jugé trop « gay » pour une sortie en
salles aux Etats-Unis, et Soderbergh, malgré sa notoriété, n’a pas trouvé de
distributeur sur le sol américain).
Sur le plan technique,
il paraît impératif de saluer l’énorme travail de la chef costumière Ellen
Mirojnick qui a réalisé les tenues de « Ma vie avec Liberace » (plus
de 60 costumes dans la garde-robe de Damon & Douglas) et celui de
Soderbergh directeur de photographie / monteur, crédité sous des pseudonymes,
avec une reconstitution admirable des spectacles grandioses de l’époque, ou du
cadre géographique dans lequel évoluait le talentueux musicien.
Bilan :
Absent du palmarès de Spielberg en mai dernier, « Ma vie avec Liberace »
est pourtant un téléfilm de goût et de qualité, noir et kitsch, qui fera
certainement parler de lui avec le temps. A voir et à revoir !
Anecdote :
Michael Douglas ayant juré abstinence totale au tabac lorsqu’il a appris la
rémission de son cancer ORL, le script de « Ma vie avec Liberace »
fut remanié de telle sorte à ce que l’on n’aperçoit pas le pianiste fumer, s’octroyant
ainsi quelques libertés par rapport à la réalité de l’histoire.
La Bande Annonce de Ma vie avec Liberace:
NOTE: 8/10
<3 <3
RépondreSupprimerOn est d'accord.
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