Synopsis Allociné :
Une jeune mère vampire mord sa fille. Les deux femmes se sont passer
pour des sœurs et forment un duo mortel.
Presque
20 ans après avoir habilement adapté le roman vampirique d'Anne
Rice, Neil Jordan replonge dans le mythe des buveurs de sang. Le
réalisateur irlandais, à la carrière éclectique, remplace les
suceurs de sang Tom Cruise & Brad Pitt par des suceuses, en
l'occurence Gemma Arterton & Saoirse Ronan, deux jeunes femmes
qui parcourent le monde sans but depuis des siècles, jusqu'au jour
où …
Plusieurs
bonnes trouvailles dans ce « Byzantium » : tout
d'abord, Neil Jordan évite de nous servir l'habituel conflit humains
/ vampires, et nous offre à la place quelques confrontations
vampires / vampires inattendues.
Dans
un second temps, il faut saluer l'énorme travail de dépoussiérage
de Neil Jordan, qui modifie les « règles » pour mieux se
les réapproprier ; ici les vampires n'ont pas de canines
proéminentes et ne souffre pas de photophobie, mais, rassurez-vous,
l'hémoglobine coule tout de même à flot. Ces éléments donnent
d'ailleurs lieu à l'enchaînement de plusieurs scènes graphiques
sublimes (la douche de sang de Gemma Arterton), et permettent de
restaurer le côté « gothique » des créatures en
suscitant une certaine poésie, doublée de dramaturgie.
« Byzantium » marque d'ailleurs la première
collaboration entre Neil Jordan et Sean Bobbitt (le DP de « The
Place Beyond The Pines »), assez fructueuse si l'on en croit la
parfaite harmonie régnant entre les images et l'humeur du film.
Le
réalisateur de « Ondine » s'éloigne des clichés
aseptisés propres au genre (« Twilight » et autres
niaiseries ringardes) et explore un thème assez « nouveau »
sur ce terrain, celui des liens du sang unissant le créateur et sa
progéniture, assimilés à ceux d'un enfant et de sa mère, avec
cette réelle difficulté de cette dernière pour « couper le
cordon ».
Enfin,
Neil Jordan prend le temps – le rythme de « Byantium »
est volontairement lent et posé – de reprendre la problématique
de l'emprisonnement – éternel – au sein d'un corps ne
correspondant pas nécessairement à l'intellect, sujet qu'il avait
par ailleurs déjà abordé dans « Entretien avec un vampire »
avec le personnage incarné par Kirsten Dunst. Difficile de ne pas
évoquer également les questionnements autour de l'euthanasie, que
le metteur en scène de « Michael Collins » approfondie
en développant les interactions entre la vampire Saoirse Ronan et le
malade Caleb Landry Jones.
Pour
briller de mille feux, « Byzantium » peut compter
sur son casting : outre la formidable Gemma Arterton (bonne et
bonne actrice) et la talentueuse Saoirse Ronan (comédienne à la
maturité sidérante pour son âge et probablement Oscarisée un jour
ou l'autre), saluons la dégaine cadavérique de Caleb Landry Jones,
qui compose avec brio un personnage étrange, au comportement
ambivalent, entre la proie apeurée et l'homme fasciné ; et
celle enfin de Sam Riley, parfait en chasseur aux dents longues.
Parmi
les défauts, blâmons la fin consensuelle, bâtarde et bâclée, qui
donne un aspect de série B faiblarde. De même, l'introduction très
nerveuse – une course-poursuite dynamique entre une déesse Gemma
Arterton en tenue légère et un homme énigmatique – crée une
sorte de rythme à deux vitesses inadapté avec la suite. Nous
pourrons enfin être découragés par les innombrables ruptures de
ton de « Byzantium », car Neil Jordan joue, en effet, sur
beaucoup de registres et bascule sans cesse entre drame, tragédie et
humour noir.
Bilan :
Neil Jordan devrait réaliser tous les vampire movies.
Mystérieux, sensuel, violent et graphique, « Byzantium »,
même s'il n'égale pas le niveau d'excellence de « Entretien
avec un vampire », redonne ses lettres de noblesse au genre.
Anecdote :
la scénariste de « Byzantium », Moira Buffini, n'est
autre que la scénariste de « Tamara Drewe », le film de
Stephen Frears avec une certaine Gemma Arterton dans le rôle titre.
La Bande Annonce de Byzantium:
NOTE: 6,5/10
Très bonne critique, et je partage entièrement ton avis même si je suis un peu plus enthousiaste, et que je lui ai pardonné cette fin un peu en décalage avec le reste du film ^^
RépondreSupprimerMerci Aymeric.
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