mercredi 27 février 2013

Vive la France

Michaël Youn au cinéma ? Une formule souvent synonyme de pain béni pour les Gérard du Cinéma et autres cérémonies récompensant les films les plus ratés de l'année. « La Beuze », « Le Carton », « Les 11commandements », « Iznogoud », « Incontrôlable », « Fatal », « Comme un chef » … autant de bouses insignifiantes de la filmographie du trublion Youn qui, s'il est nécessaire de le rappeler, avait pourtant bien démarré en réveillant la France dans le « Morning Live », entouré de ses complices Vincent Desagnat et Benjamin Morgaine.
Précisons-le, le cinéma hexagonal, et plus particulièrement les comédies françaises, vit en ce moment ses heures les plus sombres. Un marasme causé en partie par les médias, des médias agités par le départ controversé de Gérard Depardieu en Russie, puis la parution d'une tribune assassine de Vincent Maraval (l'un des fondateurs de la société de distribution Wild Bunch) dans le journal « Le Monde » condamnant les salaires des acteurs français, jugés trop élevés, avec pour cibles prioritaires les comédiens issus du stand-up (l'ensemble du casting des « Seigneurs » ou du dernier Astérix en ligne de mire).
C'est donc dans ce contexte de crise cinématographique que débarque sur les écrans « Vive la France », second long métrage joué / réalisé par Michaël Youn, épaulé par son ami José Garcia, venu prêté main forte.
Synopsis (source : Allociné) Muzafar et Feruz sont deux gentils bergers du Taboulistan...tout petit pays d'Asie centrale dont personne ne soupçonne l'existence. Afin de faire connaître son pays sur la scène internationale, le fils du président tabouli décide de se lancer dans le terrorisme « publicitaire » et de confier à nos deux bergers, plus naïfs que méchants, la mission de leur vie : détruire la Tour Eiffel ! Pour atteindre leur objectif, ils devront traverser le milieu le plus hostile qui soit : la France ! Une France, bien loin de l'Occident qu'on leur avait décrit : entre les nationalistes corses, les policiers zélés, les taxis malhonnêtes, les supporters violents, les employés râleurs, les serveurs pas-aimables, les administrations kafkaïennes et les erreurs médicales...rien ne leur sera épargné. Ils rencontreront heureusement Marianne, jeune et jolie journaliste qui, pensant qu'ils sont deux sans-papiers, les aidera à traverser ces épreuves et leur fera découvrir un autre visage de la France...Celui d'une terre d'accueil, magnifique et généreuse, où il fait si bon vivre. Vive la France !
Michaël Youn, la quarantaine cette année, semble s'être assagi avec le temps, et offre un véritable OVNI, certes vulgaire et beauf, mais en forme de déclaration d'amour, aussi incontestable qu'insoupçonnée, à son pays, la France.
 
Introduction fortement inspirée par son cousin « Borat », l'effet reportage en moins, Youn, atteint de chauvinisme et/ou de patriotisme, s'éloigne par la suite de l'esprit Sacha Baron Cohen avec pour objectif premier de réhabiliter un pays en crise.
Malhabile dans son exposé des clichés et scrupuleux dans l'énumération de toutes les traditions possibles et inimaginables, qu'elles soient culinaires (cassoulet, escargots, paupiettes, raisins, fromages & vins, pastis), musicales (Johnny Hallyday « Allumez le feu », la comptine « Douce France » signée Charles Trenet), sportives (Marseille et son Olympique, Toulouse et le rugby), ou culturelles (célébration de notre fête nationale en hommage à la prise de la Bastille, drapeaux fièrement dressés, prénom du personnage féminin Marianne), bon d'accord, chapeau pour le zèle, mais « Vive la France » pêche du côté de sa mise en scène, batarde et désarticulée, son scénario maladroit et bâclé, à peine crédible (l'arrivée dans le groupe de Marianne, en forme de cheveu sur la soupe!), et pour finir, son interprétation brouillon (le grotesque des accents).
Reconnaissons à Youn quand même quelques scènes poilantes, la course poursuite improbable entre un flic (incarné par un Jérôme Commandeur barjo) et nos deux héros déguisés en costumes ridicules, ainsi que le caméo de Franck Gastambide, survolté en « kaïra » armé jusqu'aux dents.
La fin, très politiquement correcte, voire consensuelle, vient hélas en rajouter encore dans le pire sur un bilan déjà consternant.
Résultat : On ne rit pas vraiment, on sourit quelquefois. « Vive la France » verse vers le navet.
 
La Bande Annonce de Vive la France:
 
 
NOTE: 2,5/10
 
 
 
 
 

6 commentaires:

  1. Fatal m'avait fait marrer, mais là, on touche le degré zéro de l'intelligence avec ce recours abusif aux clichés. Un nanar qui fera quand même ses entrées...

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    1. Pas sûr qu'il fasse ses entrées. Les gens en ont marre.

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  2. C'est certes pas du grand cinéma et pas d'un haut niveau mais ça fait sourir après une journée de boulot avec des dépréssifs!!!!! ça a au moins le mérite d'être divertissant!Et la musique reste sympa!

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  3. Je te trouve un peu dur mais je suis d'accord avec tes arguments. Pour moi c'est surtout une comédie qui veut brosser le grand public dans le bon sens du poil. Ca manque cruellement de poil à gratter... 1/4

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    1. ^^ j'aime bien ton commentaire, je me suis permis de le mettre dans une autre critique.
      Merci en tout cas pour tes commentaires réguliers.

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