« Jack Reacher » est un
film policier américain beaucoup plus malin qu'il n'y paraît.
Adaptation sur grand écran des aventures de Jack Reacher, issu du
best seller « Folie furieuse » (One Shot en version
originale) de l'auteur Lee Child, le long métrage de Christopher McQuarrie, à qui l'on doit tout de même le scénario de « Usual Suspects » et qui enfile ici la double casquette de
scénariste / réalisateur, se fait rebaptiser sobrement « Jack Reacher » pour sa transposition cinématographique.
Rappelez-vous cette fameuse légende urbaine hollywoodienne qui veut
qu'un film avec un héros dont la première lettre du prénom
commence par un J devienne instantanément synonyme de succès au box
office : James Bond, Jason Bourne, John McClane, John Rambo …
Simple coïncidence ou signe de la providence, il n'empêche que la
Paramount, Paula Wagner et Tom Cruise, imbus du carton planétaire du
dernier volet de « Mission Impossible » l'année dernière
à la même période, voudraient bien réitérer l'exploit, et
lancer, pourquoi pas, une nouvelle franchise d'action aux initiales
emblématiques, capables de phagocyter l'inconscient collectif.
Synopsis (source :
Allociné) Un homme armé fait retentir six coups de feu. Cinq
personnes sont tuées. Toutes les preuves accusent l'homme qui a été
arrêté. Lors de son interrogatoire, le suspect ne prononce qu'une
phrase : « Trouvez Jack Reacher. » Commence alors
une haletante course pour découvrir la vérité, qui va conduire
Jack Reacher à affronter un ennemi inattendu mais redoutable, qui
garde un lourd secret.
Vendu bêtement comme le « nouveau
blockbuster de Tom Cruise à la sauce Mission Impossible » par
une bande annonce mensongère, « Jack Reacher » n'est pas
le film testostéroné attendu. Il n'en demeure pas moins la vraie
surprise de cette fin d'année 2012. D'une facture d'apparence
classique, ce thriller recèle pourtant un bijou d'anthologie
cinématographique, avec un véritable hommage (déguisé) aux films
de Sidney Poitier (on pense à « Dans la chaleur de la nuit »
en premier lieu), et aux polars d'action du début des 90's signés
Alan J.Pakula / John McTiernan, ainsi que des moments d'humour
insoupçonné articulés autour de punchlines cyniques qui font
mouche.
Bénéficiant de la présence de
Christopher McQuarrie, homme qui a fait ses armes, pour rappel, il y
a une dizaine d'années avec le sous-estimé « The Way of the Gun », la mise en scène de ce « Jack Reacher » est
percutante, gorgée de scènes bien senties, grâce notamment à un
montage sonore absolument jouissif composé de ronronnements de
moteur de la Chevelle lors de la Cruise poursuite - une course
épique et très inspirée par la saga vidéo-ludique Grand Theft Auto - ainsi que l'essaim des balles de sniper fusant lors d'une
séquence digne des plus belles scènes de « Stalingrad ».
Balancé sur un rythme de fond
rappelant plutôt « Drive » que Michael Bay, le scénario
malicieux de « Jack Reacher » permet surtout de mettre en
lumière un héros charismatique, hybride de Charles Bronson et de
Sidney Poitier, au passé mystérieux, incarné par le Tom Cruise
d'antan, pour le moins en forme et toujours aussi superbe. La
présence de Robert Duvall, dans le rôle de l'éternel mentor en
qualité de témoin de la complicité nouée entre les deux hommes,
appuie parallèlement la volonté du metteur en scène de jouer à
fond la carte du clin d'œil aux précédentes moutures du genre.
Là où « Jack Reacher »
pêche, c'est en revanche du côté de l'autre partie du casting,
avec une Rosamund Pike minaudant à souhait, aux apparitions
surjouées, qui nous refait la sauce « Meurs un autre jour »,
ainsi qu'un Jai Courtney peu crédible, inapte à crever l'écran, en
jeune bras droit du bad guy, interprétation qui n'augure rien de bon
pour le prochain opus Die Hard à venir (l'acteur doit y jouer le
rejeton McClane). Nous sommes enfin étonnés de la présence au
générique du réalisateur allemand Werner Herzog, bien perdu en
vilain au dessein incompréhensible, et cabotinant à plein tube.
Un autre défaut, pardonnable, n'ayez
crainte, quelques longueurs qui font parfois perdre confiance à
l'ensemble.
Bilan : A 50 ans, l'ex-mari
de Katie Holmes est encore capable de surprendre. Ce « Jack Reacher » est, en effet, la pépite cinématographique post-fin
du monde, à la fois très astucieuse et démonstratrice d'un héros
rusé, doué d'un pouvoir de séduction incroyable. On espère
secrètement un second épisode.
La Bande Annonce de Jack Reacher:
NOTE: 7/10
Merci pour cette superbe critique ! Je note.
RépondreSupprimerDe rien !
SupprimerJe viens de tomber sur votre critique. J'ai trouvé le film très bon et j'espère également qu'il y aura un second épisode.
RépondreSupprimerSi cela vous intéresse, vous pouvez retrouvez ma critique sur : http://thecafebook.com/fr/jack-reacher-tom-cruise-pour-retablir-la-justice-v-57.htm
Je viens à peine de voir ce message désolé.
SupprimerJe vais aller lire votre critique, merci bcp pour votre comm'
ça y'est, c'est fait. Concise & efficace votre critique, bravo.
RépondreSupprimerC’est un bon film avec un scénario qui est très intéressant. La prestation de Tom Cruise est remarquable.
RépondreSupprimerOui il est très bon dans le rôle.
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