Un mois et demi à peine après le
carton planétaire de « Conjuring : les dossiers Warren »,
James Wan est déjà de retour avec « Insidious : Chapitre
2 », suite du fructueux & efficace précédent volet.
Annoncé par Wan comme étant probablement son dernier film dans le
genre épouvante / horreur (il préférerait tourner la page, CQFD),
« Insidious : Chapitre 2 » reprend exactement le
récit là même où il s'était arrêté. En somme, on prend la même
équipe et on recommence : James Wan à la réalisation, Oren
Peli, Steven Schneider & Jason Blum en qualité de producteurs,
Leigh Whannell à la plume, John R. Leonetti comme DP, Joseph Bishara
comme compositeur, le monteur Kirk M. Morri et Patrick Wilson, Rose
Byrne, Ty Simpkins, Lin Shaye, Barbara Hershey, Angus Sampson et
Leigh Whannell face caméra.
Synopsis Allociné :
Après tout ce qu'elle a affronté, la famille Lambert s'efforce de
reprendre une vie normale, mais le monde des esprits semble en avoir
décidé autrement. Josh et Renai vont tenter de découvrir le secret
qui les relie au terrifiant monde des esprits.
L'air de rien, on peut dire que James
Wan sera devenu le king de l'horreur en un temps record.
Fidèle aux ficelles du genre – ses œuvres sont généralement de
jolis mash-up des sous-genres de l'horreur – James Wan peut
également se vanter d'une filmo équilibrée, exigeante et auréolée
d'une véritable patte artistique singulière, marquée par des
motifs récurrents : poupées maléfiques (« Saw »,
« Dead Silence », « Conjuring »), appareils
photos souvent représentés comme une menace (« Saw »,
« Dead Silence », « Insidious »,
« Conjuring »), maisons hantées (« Insidious »,
« Conjuring »), moteur dramatique animé par l'envie de
parents d'aider, de venger ou de tuer leurs chérubins (« Death
Sentence », « Dead Silence », « Insidious »,
« Conjuring »), patient malade dans un hôpital (« Saw »,
« Insidious : Chapitre 2 »), dispositifs qui servent
à mesurer le temps (métronome ou cliquetis d'une horloge,
« Insidious », rouages des machineries meurtrières de
« Saw » …), utilisation de babyphones ou d'une
penderie comme accessoires de terreur (« Insidious » et
sa suite, « Conjuring »), jeux d'enfants au service de la
peur (cache-cache, le jeu du « tu brûles ») … bref, un
authentique panel de letimotivs redondants qui permettent
amplement à James Wan de mériter le titre d'auteur.
Et ce n'est pas tout, puisque les films
du jeune cinéaste, financés pour trois fois rien, cartonnent au
box-office !! Des produits au budget ridicule et à la
rentabilité colossale, quoi de mieux pour se trouver une place à la
barre d'un blockbuster maousse, comme « Fast &
Furious 7 » par exemple que James Wan réalise en ce moment
même.
Mais revenons à nos moutons, dans
« Insidious : Chapitre 2 », peu de changements
scénaristiques en apparence, puisque le tandem James Wan / Leigh
Whannell conservent le même univers (« Le Trou Noir » et
« L'Autre Monde ») et proposent simplement une extension
de la mythologie du premier. Un choix judicieux, qui permet à la
fois aux spectateurs de se représenter les émotions des personnages
et de replonger dans la galaxie surréaliste très Lynchienne
d'« Insidious » sans grande difficulté.
Pourtant, quelques nouveautés
prodigieuses. Tout d'abord, l'inversion de rôle pour Patrick Wilson,
qui se trouve désormais sous l'emprise d'un esprit malin, trouvaille
profitable même si relativement « facile » il faut
l'avouer. Ensuite, les nouvelles créations, assez ingénieuses, dont
les dés surnaturels avec lesquels Carl, le médium, communique avec
les morts, ainsi qu'un trotteur pour bébé « possédé ».
Enfin, et surtout, l'explication sur les origines de la « Mariée
en Noir », personnage phare de la saga, à l'aide d'une
séquence en forme de prequel mais
aussi d'hommage à « Psychose ». Très astucieux !
De même, on peut féliciter James Wan
et Leigh Whannell pour recycler en pagaille les poncifs du genre avec
une réelle efficacité et faire à nouveau feu de tout bois. Au
programme : creepy puppet, scène found footage dans un
hosto désaffecté, jump-scares bien dosés, acteurs bien
dirigés (Rose Byrne, les enfants), passages ludiques relaxants (les
séquences avec les compères chasseurs de fantômes),
musique stridente oppressante et quelques
moments de frousse générale.
Certains pourront rétorquer une mise
en scène peut-être trop démonstrative, mais le fait est là :
la première heure fout vraiment les jetons ! Hélas, James Wan
torpille la fin avec des effets douteux (l'apparition brutale d'une
photographie lumineuse...) un poil trop prégnants. Dommage.
Bilan : Une suite
effrayante et efficace réalisée par un talentueux metteur en scène
(James Wan), qui a la justesse de s'écarter du premier opus tout en
demeurant suffisamment fidèle aux règles de la franchise.
Anecdote : Leigh Whannell,
qui reprend son rôle de chasseur de fantômes, s'est imprégné de
son personnage de manière peu conventionnelle. Il a en effet passé
du temps aux côtés de vrais chasseurs de fantômes et est allé au
Linda Vista Community Hospital, à Los Angeles. Un lieu bien connu
des spécialistes du paranormal, réputé pour être véritablement
hanté ! Leigh Whannell y est ensuite retourné avec son épouse
pour s'offrir une petite chasse aux fantômes en amoureux. Ils se
sont assis dans des endroits un peu lugubres et ont invoqué les
esprits. Juste après cet épisode, sa femme s'est rendue chez un
médium, qui lui a demandé si elle était allée dans un lieu aux
plafonds blancs en forme d'arches. La description correspondait à
l'hôpital. Elle en informa le médium … qui s'est écrié :
« Oui, c'est bien cet endroit. Il ne faut jamais y
retourner. Vous avez été à deux doigts de ramener quelque chose
avec vous ! »
La Bande Annonce d'Insidious : Chapitre 2:
NOTE: 7/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire