Ole Bornedal, réalisateur danois qui a
fait ses preuves à Hollywood avec le remake cheap mais efficace de
son propre film, « Le veilleur de nuit », met en scène
aujourd'hui le film d'horreur « Possédée ». Enième
frisson sur le thème de la possession, ou véritable œuvre
originale et terrorisante ? Le dilemme inclus dans cette
question est renforcé par la présence au générique de Sam Raimi,
officiant ici en qualité de producteur via sa société « Ghost House Pictures ».
Synopsis (source :
Allociné) Clyde et Stephanie Brenek ne voient pas de raison de
s'inquiéter lorsque leur fille cadette Em devient étrangement
obsédée par un petit coffre en bois acheté lors d'un vide grenier.
Mais rapidement, son comportement devient de plus en plus agressif et
le couple suspecte la présence d'une force malveillante autour
d'eux. Ils découvrent alors que la boîte fut créée afin de
contenir un Dibbuk, un esprit qui habite et dévore finalement son
hôte humain.
Ne laissons pas mijoter le suspens :
« Possédée » n'est pas vraiment flamboyant et lorgne
plutôt sur les rives du long métrage complètement raté, tendance
mauvais épisode « Chair de poule ». Ladite
« possession » est traitée de manière archi
caricaturale, usant comme objets de peur les artifices du genre déjà
éculés des centaines de fois auparavant : enfants démoniaques,
tempos de piano des nombreux jump-scares, amis fantomatiques des
bambins, reflets dans le miroir censés provoquer la crainte, néons
stroboscopiques d'une morgue ...
Il faudrait chercher la
pseudo-inventivité plutôt du côté des origines juives du démon
en cause, mais on est rapidement freiné par le nom totalement
ridicule et abject de ce dernier : « Abyzou ». Un
bisou ? Non, non, A-B-Y-Z-O-U !
Scénario bâclé et ultra prévisible
allant jusqu'à pêcher sur des eaux conquises depuis belle lurette
(sacrifice du père protecteur, transfert de corps de la force
démoniaque, fin ouverte vers un second opus) rythme de fond
irrégulier, gavage d'effets spéciaux tue-la-terreur, acteurs
incapables d'aligner plus de deux mimiques, mise en scène dénuée
saveur avec une fin pathétique, polluée d'un exorcisme juif, à
grand renfort d'incohérences (« L'huile représente la Lumière
et l'eau les ténèbres » euh !) … pas grand chose à
sauver du naufrage dès les premières minutes de pelloche.
Les présences au casting de
l'indéboulonnable charmeur Jeffrey Dean Morgan (« Grey's Anatomy », « PS : I love you ») et de la
fortement BOTOXée Kyra Sedgwick ne permettent guère de réhabiliter
l'affaire avec un jeu proche du saugrenu et du risible.
Demeure une unique tentative de
créativité à reconnaître s'agissant du montage de l'ensemble, un
ensemble ponctué de plans zénithaux constructifs.
Bilan : Sam Raimi & OleBornedal accouchent d'un film fantastique, score 0 sur l'échelle de
la frousse, flanqué d'acteurs mal dirigés et poussifs. On espère
désormais, même si c'est mal barré, que la moisson de billets
verts récoltés cet été au box office américain ne fera pas
tourner la tête de l'équipe vers une sequel.
La Bande Annonce de Possédée:
NOTE: 1/10