lundi 11 novembre 2013

Il était temps

« Il était temps », troisième long métrage de Richard Curtis, s'ajoute aujourd'hui à la (longue) liste des comédies romantiques britanniques plutôt réussies, produites par la maison Working Title (« Quatre mariages & un enterrement », « Coup de foudre à Notting Hill », « Le Journal de Bridget Jones », « Pour un garçon », « Love Actually » …). Écrit et réalisé par le maître Richard Curtis (scénariste de la plupart des films cités et réalisateur des excellents « Love Actually » & « Good Morning England »), « Il était temps » réunit le jeune Domhnall Gleeson (fils de Brendan) et Rachel McAdams.
Synopsis Allociné : À l'âge de 21 ans, Tim Lake découvre qu'il a la capacité de voyager dans le temps … Lors de la nuit d'un énième nouvel an particulièrement raté, le père de Tim apprend à son fils que depuis des générations tous les hommes de la famille maîtrisent le voyage intertemporel. Tim ne peut changer l'histoire, mais a le pouvoir d'interférer dans le cours de sa propre existence, qu'elle soit passée ou à venir … Il décide donc de rendre sa vie meilleure … en se trouvant une amoureuse. Malheureusement les choses s'avèrent plus compliquées que prévu. Tim quitte les côtes de la Cornouailles pour faire un stage de droit à Londres et rencontre la belle et fragile Mary. Alors qu'ils tombent amoureux l'un de l'autre, un voyage intertemporel malencontreux va effacer cette rencontre. C'est ainsi qu'au fil de ses innombrables voyages temporels, il n'a de cesse de ruser avec le destin afin de la rencontrer pour la première fois, encore et encore, jusqu'à ce qu'il arrive à gagner son cœur. Tim se sert alors de son pouvoir afin de créer les conditions idéales pour la demande en mariage parfaite, pour sauver la cérémonie à venir du discours catastrophique du pire des garçons d'honneur imaginable mais aussi pour épargner à son meilleur ami un désastre professionnel. Mais alors que le cours de sa vie inhabituelle se déroule, Tim découvre que ce don exceptionnel ne lui épargne pas la peine et les chagrins qui sont communs à n'importe quelle autre famille partout ailleurs.
Qui l'eût cru ? « Il était temps » est peut-être la surprise de cette fin d'année, un cadeau de Noël avant l'heure, offert en mains propres par Richard Curtis, conteur hors pair, personnage soigneux, sensible, maladroit mais toujours touchant, et metteur en scène attentionné. Preuve de sa serviabilité : un démarrage en trombe martelé à coups de clins d'œil romantiques que seuls les plus attentifs d'entre vous saurez appréciés : une affiche du chef d'œuvre romanesque de Jeunet, « Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain », placardée contre un mur, des références à la pop-culture, et surtout à « Titanic » (déjà cité dans « Love Actually », rappelez-vous l'extrait visuel) et la chanson sentimentale « Mr Brightside » des Killers, entendue au décours d'une soirée.
Trois instants anodins mais pourtant précieux, qui en disent long sur la suite des festivités : un bonbon acidulé utilisant les voyages dans le temps façon « Un jour sans fin », enrobé d'un nappage crémeux et doux au parfum « L'effet papillon » (grands pouvoirs…grandes responsabilités). Des parties dissociées mais complémentaires formant un tout savoureux, brillamment écrit et réalisé (les dialogues au cordeau). « Il était temps » arrive même à surprendre et émouvoir lors de son dernier tiers, totalement inattendu, avec une dramaturgie portée sur les notions d'héritage (de nos parents) et de transmission (père – fils).
Les plus téméraires, rassurez-vous : les ingrédients de la romcom sont bien présents : un charme fou, une trame aigre-douce irrésistible, une séquence admirable de speed-dating à l'aveugle (dans l'obscurité), des acteurs énergiques et généreux, à l'accent typique (le fidèle et impeccable Bill Nighy, l'espiègle Rachel McAdams, la révélation Domhnall Gleeson, parfait dans le rôle de Tim, amoureux transit, roux et maigrichon, à la logorrhée verbale et au sex-appeal désuet).
Quant à la délicieuse bande-son, composée par des morceaux totalement inédits (Ellie Goulding, Ben Folds, Jon Boden …), elle tient une place primordiale en touchant directement au cœur.
Bilan : « Il était temps » se joue des codes de la romcom en offrant une valeur dramatique nouvelle au genre. La précision quasi parfaite dans l'écriture, le fabuleux casting et la BO splendide ajoutent au plaisir partagé.
Anecdote : Rachel McAdams aurait-elle besoin de s'acheter une montre ? La comédienne canadienne a, en effet, joué dans pas moins de 4 films qui touchent de près ou de loin au thème du voyage dans le temps ou du temps qui passe : « N'oublie jamais », « Minuit à Paris », « Hors du temps », et « Il était temps ».
 
La Bande Annonce d'Il était temps:
 
 
 
NOTE: 7,5/10

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