vendredi 23 novembre 2012

The Impossible

Après « L'Orphelinat », plus gros carton de tous les temps au box office hispanique et beau succès international également, Juan Antonio Bayona revient dans les salles avec un projet d'envergure, « The Impossible ».
Synopsis (source : Allociné) L’histoire d’une famille prise dans une des plus terribles catastrophes naturelles récentes. The Impossible raconte comment un couple et leurs enfants en vacances en Thaïlande sont séparés par le tsunami du 26 décembre 2004. Au milieu de centaines de milliers d’autres personnes, ils vont tenter de survivre et de se retrouver. D’après une histoire vraie.
« The Impossible » se divise en trois actes : l’avant tsunami, qui plante le décor sur une famille très ordinaire, couple sans histoires accompagné de leur progéniture (trois jeunes garçons) ; vient ensuite la spectaculaire séquence de la catastrophe elle-même, d’une durée d’une vingtaine de minutes et empreinte d’un hyper-réalisme poignant à faire pâlir Roland Emmerich himself, aka Monsieur films catastrophes à Hollywood ; et enfin la dernière partie, la plus longue, l’après raz-de-marée, avec le récit des recherches entreprises par chacun des membres de cette famille afin de restaurer la rassurante unité systémique de départ.
Décrivons tout d’abord le salutaire traitement du long métrage, similaire à celui intenté par Steven Spielberg sur sa « Guerre des mondes », qui, plutôt que de dépeindre une tragédie à l’échelle régionale, voire mondiale, à grands renforts d’effets visuels façon « Le Jour d’après » ou autres blockbusters hollywoodiens semblables, préfère s’attarder localement sur le destin funeste d’une poignée de personnes, processus permettant aussitôt l’identification et propice à l’hyper-réalisme.
Gageons ensuite le conditionnement de « The Impossible » en plusieurs segments, technique qui est malheureusement le plus vilain défaut du film. Ce dernier se retrouve, en effet, fragmenté en tranches hétérogènes. Après la banale et médiocre amorce, puis la dantesque et épique scène cataclysmique, filmée de façon brutale et dynamique par Bayona (c’est à se demander comment il a fait !), le film perd sa force et sa crédibilité au profit d’un mélodrame guimauve, à la facture classique et à la maigre consistance, regorgeant de bons et loyaux sentiments comme les Américains les aiment. Et même si l’hyper-réalisme des scènes post-apocalyptiques transcende les propos et valorise la bravoure de tous ces rescapés, c’est un regrettable et pathétique drame populaire qui s’offre à nos yeux dans ce maladroit dernier acte, sublimé par une bande originale d’une douceur hypocrite et au goût de déjà entendu. Quel gâchis !
Bayona se noie dès lors au sens propre comme au sens figuré, à l'image des protagonistes de son film, dans du sentimentalisme inouï, évité judicieusement jusque là. L’émotion est au rendez vous certes, mais elle apparaît trop peu palpable et bien trop fictionnelle pour convaincre. Pire même, « The Impossible » va jusqu’à se ridiculiser quand il tente, vainement, de brosser le tableau symptomatique de l’état de stress aigu des survivants (reviviscences de la tragédie, sentiment d’impuissance, stupeur).
Côté casting, une Naomi Watts palpitante en mère de famille anéantie, tant sur le plan physique que sur le plan psychique, par le désastre : ahurissantes blessures corporelles extériorisées et larmes incontrôlables. Chapeau pour les maquilleurs et nomination à l'Oscar méritée ! Mention excellente également pour l’écossais Ewan McGregor, qui remplit avec brio le cahier des charges dans son interprétation tout en justesse du patriarche désemparé menant sa quête: retrouver ses enfants à travers les décombres Thaïlandais. La marmaille de « The Impossible », parlons-en. Le pitoyable doublage français est un fait, mais de toute façon, la frileuse palette d’émotions dans le jeu d’acteurs de ces jeunes comédiens corrobore l'impression.
Enfin, signalons l’abominable épilogue sur fond sonore mielleux, qui laisse un goût amer dans la bouche, avec une fin limite indécente.
En conclusion, « The Impossible » de l’espagnol Juan Antonio Bayona est un film catastrophe raboteux et abrupt, au casting inégal, mais doté de quelques qualités de savoir-faire dans sa fabrication.
 
La Bande Annonce de The Impossible:

 
NOTE: 6,5/10
 

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