Après « L'Orphelinat »,
plus gros carton de tous les temps au box office hispanique et beau
succès international également, Juan Antonio Bayona revient dans
les salles avec un projet d'envergure, « The Impossible ».
Synopsis (source :
Allociné) L’histoire d’une famille prise dans une des plus
terribles catastrophes naturelles récentes. The Impossible raconte
comment un couple et leurs enfants en vacances en Thaïlande sont
séparés par le tsunami du 26 décembre 2004. Au milieu de centaines
de milliers d’autres personnes, ils vont tenter de survivre et de
se retrouver. D’après une histoire vraie.
« The Impossible » se
divise en trois actes : l’avant tsunami, qui plante le décor
sur une famille très ordinaire, couple sans histoires accompagné de
leur progéniture (trois jeunes garçons) ; vient ensuite la
spectaculaire séquence de la catastrophe elle-même, d’une durée
d’une vingtaine de minutes et empreinte d’un hyper-réalisme
poignant à faire pâlir Roland Emmerich himself, aka Monsieur films
catastrophes à Hollywood ; et enfin la dernière partie, la
plus longue, l’après raz-de-marée, avec le récit des recherches
entreprises par chacun des membres de cette famille afin de restaurer
la rassurante unité systémique de départ.
Décrivons tout d’abord le salutaire
traitement du long métrage, similaire à celui intenté par Steven Spielberg sur sa « Guerre des mondes », qui, plutôt que
de dépeindre une tragédie à l’échelle régionale, voire
mondiale, à grands renforts d’effets visuels façon « Le Jour d’après » ou autres blockbusters hollywoodiens
semblables, préfère s’attarder localement sur le destin funeste
d’une poignée de personnes, processus permettant aussitôt
l’identification et propice à l’hyper-réalisme.
Gageons ensuite le conditionnement de
« The Impossible » en plusieurs segments, technique qui
est malheureusement le plus vilain défaut du film. Ce dernier se
retrouve, en effet, fragmenté en tranches hétérogènes. Après la
banale et médiocre amorce, puis la dantesque et épique scène
cataclysmique, filmée de façon brutale et dynamique par Bayona
(c’est à se demander comment il a fait !), le film perd sa
force et sa crédibilité au profit d’un mélodrame guimauve, à la
facture classique et à la maigre consistance, regorgeant de bons et
loyaux sentiments comme les Américains les aiment. Et même si
l’hyper-réalisme des scènes post-apocalyptiques transcende les
propos et valorise la bravoure de tous ces rescapés, c’est un
regrettable et pathétique drame populaire qui s’offre à nos yeux
dans ce maladroit dernier acte, sublimé par une bande originale
d’une douceur hypocrite et au goût de déjà entendu. Quel
gâchis !
Bayona se noie dès lors au sens propre comme au sens
figuré, à l'image des protagonistes de son film, dans du
sentimentalisme inouï, évité judicieusement jusque là. L’émotion
est au rendez vous certes, mais elle apparaît trop peu palpable et
bien trop fictionnelle pour convaincre. Pire même, « The Impossible » va jusqu’à se ridiculiser quand il tente,
vainement, de brosser le tableau symptomatique de l’état de stress
aigu des survivants (reviviscences de la tragédie, sentiment
d’impuissance, stupeur).
Côté casting, une Naomi Watts
palpitante en mère de famille anéantie, tant sur le plan physique
que sur le plan psychique, par le désastre : ahurissantes
blessures corporelles extériorisées et larmes incontrôlables.
Chapeau pour les maquilleurs et nomination à l'Oscar méritée ! Mention excellente également
pour l’écossais Ewan McGregor, qui remplit avec brio le cahier des
charges dans son interprétation tout en justesse du patriarche
désemparé menant sa quête: retrouver ses enfants à travers les
décombres Thaïlandais. La marmaille de « The Impossible », parlons-en. Le pitoyable doublage français est
un fait, mais de toute façon, la frileuse palette d’émotions dans
le jeu d’acteurs de ces jeunes comédiens corrobore l'impression.
Enfin, signalons l’abominable
épilogue sur fond sonore mielleux, qui laisse un goût amer dans la
bouche, avec une fin limite indécente.
En conclusion, « The Impossible » de l’espagnol Juan Antonio Bayona est un film
catastrophe raboteux et abrupt, au casting inégal, mais doté de
quelques qualités de savoir-faire dans sa fabrication.
La Bande Annonce de The Impossible:
NOTE: 6,5/10
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