Nous York

« Nous York », à l'instar d'un certain « Intouchables » l'an dernier, est peut être le film français frais, sincère, maîtrisé, franchement sympatoche, qu'il nous fallait en ces temps moroses de crise économique et, tout comme son grand frère aux 19 millions d'entrées, paré à créer la surprise dans les salles.

Synopsis : Nabil (Nader Boussandel), Sylvain (Baptiste Lecaplain) et Michael (Manu Payet), trio de potes trentenaires, débarquent dans la grande pomme pour l'anniversaire de leur amie d'enfance, Samia (Leïla Bekhti). Ils sont accueillis là-bas par Gabrielle (Géraldine Nakache), une amie commune, elle aussi de la partie.

Si le pitch du film d'Hervé Mimran et Géraldine Nakache n'a franchement rien de transcendant en soi, c'est du côté du casting qu'on trouve notre bonheur car en effet, des moments de franche poilade servis par des acteurs vraiment marrants, « Nous York » en offre à la pelle.

Manu Payet confirme ainsi, après « Radiostars » en avril dernier, qu'il est réellement l'un des comiques convertis au cinéma à suivre en ce moment. C'est à lui que l'on doit certainement les scènes les plus drôles. Irréprochable et d'un tel naturel dans son jeu d'acteur, il éclabousse l'écran, on devine instantanément son plaisir de jouer.

Baptiste Lecaplain, révélé dans la série « Bref » en colocataire de Kyan Khojandi, vient ajouter une corde à son arc en réussissant haut la main son baptême du feu sur grand écran.

Côté nanas, la même équipe que celle de « Tout ce qui brille », précédent long métrage du même troupeau, prouve que le carton de ce dernier n'était sans doute pas le fruit du hasard. Leïla Bekhti s'occupe, avec charme mais en cabotinant un tantinet too much, des séquences les plus émouvantes (la désillusion du rêve américain) tandis que Géraldine Nakache enfile la double casquette de réalisatrice confirmée (génériques travaillés de début et de fin, piège évité de la simple carte postale New Yorkaise, B.O pop bien placée), et d'actrice tordante, elle aussi à suivre.

 Seul bémol peut être niveau interprétation, Nader Boussandel, répétitif dans ses vannes et pas vraiment comique. Désagréable à souhait, son personnage sent le réchauffé.

 

Bonus par contre pour l'hilarant caméo de Sienna Miller, dans son propre rôle de star de cinéma, à la fois hystérique, nympho et bipolaire.

« Nous York », c'est donc le feel-good movie (genre longtemps égaré dans l'hexagone, mais dont « Intouchables » a su, heureusement, restaurer les lettres de noblesse) que l'on n'attendait plus en cette fin d'année cinoche 2012, gavée de blockbusters américains d'action, de films de superhéros et consorts.

Il propose, par ailleurs, de bien beaux moments d'émotion, lorsque les protagonistes subissent l'éloignement familial et le mal du pays. La thématique de « l'argent ne faisant pas le bonheur » est également abordée de façon intéressante.

 

Gageons trois gros défauts néanmoins. En premier lieu, certaines séquences, malheureusement récurrentes et vendues dans la bande annonce pour créer le succès commercial du film, qui ne font pas forcément mouche (« Obaaaama », « To The … »). En seconde ligne, une Marthe Villalonga, absolument détestable, en octogénaire expatriée dans la ville qui ne dort jamais et dont l'humour frise le pathétique. Enfin, un trailer qui en balançait probablement un peu trop, au point d'une impression de « déjà vu » en visionnant le film.

En conclusion, « Nous York » est une comédie de fin d'année qui a tout pour plaire, avec de savoureux instants à partager entre potes, mais qui pâtit en contrepartie d'un casting inégal et d'un scénario qu'on aurait préféré plus audacieux, tant qu'à faire.
 

 

La Bande Annonce de Nous York:

 

 

NOTE: 6/10