Dans l'histoire des remakes produits au
pays de l'oncle Sam, il y a ceux qui s'approprient l'oeuvre
originale, transcendent le support de départ en y distillant un
charme fou, en partie en lien avec le passage des frontières, et
ceux qui échouent dans cet exercice, pour convertir un succès en
seul produit lucratif dans le but d'amasser quelques billets verts au
mépris de l'art.
LOL made in USA est hélas à ranger
dans la seconde catégorie tant Lisa Azuelos copie plan par plan, à
la note musicale près, son matériel de base dont elle était déjà
la french réalisatrice.
L'histoire relate fidèlement celle de
Lola, adulescente surnommée « LOL » et incarnée par
Miley Cyrus, princesse Disney quasi inconnue dans notre pays, n'ayant
rien du minois de Christa Theret à qui elle chaparde le rôle, et
de ses amis, entre amitié et flirts de jeunesse dans un lycée de
Chicago. La bande évite les parents, parents parfois insupportables
et dépassés, néanmoins attentifs et compréhensifs aux mécanismes
adaptatifs de leur progéniture Facebook.
Oui mais voilà, ce sujet, déjà
traité par notre réalisatrice, mêmes plans, mêmes musiques, mêmes
questionnements identitaires, perd son côté juste, drôle et
enlevé, recette qui ancrait le tout dans une comédie de mœurs dont
la puissance d'identification était bien vue.
Ce qui était, il y a trois ans, un film
français transgénérationnel sympatoche et sans prétention,
capable de charmer à la fois public (près de 4 millions d'entrées
dans l'hexagone) et critiques, s'appauvrit dans sa transposition
américaine, en un incroyable nanar desservi par des acteurs à la
carrière médiocre (les derniers déboires médiatiques de Demi Moore n'auront pas permis d'attirer les foules, le film étant sorti
outre atlantique au début de l'été dans la quasi indifférence
générale face au carton Avengers).
Une évidence : si l'on compare la
version française à la version US de la fameuse scène du voyage
scolaire organisé, il faut admettre que l'humour discorde par son
côté potache. Un comble, quand on est en droit de penser que,
paradoxalement, le matériel d'origine aurait pu trouver son essence
dans la culture des cinéastes américains.
Si l'on observe de près la genèse du
projet, on remarque un décalage de presque 2 ans entre le début du
tournage et la date de sortie en salles, ce qui, en général,
n'augure rien de bon à Hollywood, la faute probablement au
désintérêt du studio producteur himself (Lionsgate en
l'occurrence) à l'égard de son bébé.
Reste à sauver du naufrage la
performance de Demi Moore, dont le rôle de mère surprotectrice,
tenu à l'origine par notre Sophie Marceau nationale, assure une
passation de flambeau empreinte de justesse et de charme.
La Bande Annonce de LOL USA:
NOTE: 0,5/10
C'est vrai, c'est pas un remake, c'est une copy.
RépondreSupprimerRemake quasi plan par plan
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