samedi 6 octobre 2012

LOL USA


Dans l'histoire des remakes produits au pays de l'oncle Sam, il y a ceux qui s'approprient l'oeuvre originale, transcendent le support de départ en y distillant un charme fou, en partie en lien avec le passage des frontières, et ceux qui échouent dans cet exercice, pour convertir un succès en seul produit lucratif dans le but d'amasser quelques billets verts au mépris de l'art.
 

LOL made in USA est hélas à ranger dans la seconde catégorie tant Lisa Azuelos copie plan par plan, à la note musicale près, son matériel de base dont elle était déjà la french réalisatrice.


L'histoire relate fidèlement celle de Lola, adulescente surnommée « LOL » et incarnée par Miley Cyrus, princesse Disney quasi inconnue dans notre pays, n'ayant rien du minois de Christa Theret à qui elle chaparde le rôle, et de ses amis, entre amitié et flirts de jeunesse dans un lycée de Chicago. La bande évite les parents, parents parfois insupportables et dépassés, néanmoins attentifs et compréhensifs aux mécanismes adaptatifs de leur progéniture Facebook.


Oui mais voilà, ce sujet, déjà traité par notre réalisatrice, mêmes plans, mêmes musiques, mêmes questionnements identitaires, perd son côté juste, drôle et enlevé, recette qui ancrait le tout dans une comédie de mœurs dont la puissance d'identification était bien vue.
 

Ce qui était, il y a trois ans, un film français transgénérationnel sympatoche et sans prétention, capable de charmer à la fois public (près de 4 millions d'entrées dans l'hexagone) et critiques, s'appauvrit dans sa transposition américaine, en un incroyable nanar desservi par des acteurs à la carrière médiocre (les derniers déboires médiatiques de Demi Moore n'auront pas permis d'attirer les foules, le film étant sorti outre atlantique au début de l'été dans la quasi indifférence générale face au carton Avengers).


Une évidence : si l'on compare la version française à la version US de la fameuse scène du voyage scolaire organisé, il faut admettre que l'humour discorde par son côté potache. Un comble, quand on est en droit de penser que, paradoxalement, le matériel d'origine aurait pu trouver son essence dans la culture des cinéastes américains.
 

Si l'on observe de près la genèse du projet, on remarque un décalage de presque 2 ans entre le début du tournage et la date de sortie en salles, ce qui, en général, n'augure rien de bon à Hollywood, la faute probablement au désintérêt du studio producteur himself (Lionsgate en l'occurrence) à l'égard de son bébé.
 

Reste à sauver du naufrage la performance de Demi Moore, dont le rôle de mère surprotectrice, tenu à l'origine par notre Sophie Marceau nationale, assure une passation de flambeau empreinte de justesse et de charme.



La Bande Annonce de LOL USA:

 
NOTE: 0,5/10

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